Performance du Private Equity : mythe ou réalité ?
Depuis quelques années, le Private Equity s’invite de plus en plus dans les conversations entre investisseurs avertis, entrepreneurs ou épargnants en quête de sens et de performance. Les médias le présentent souvent comme l’actif incontournable des grandes fortunes ; les gérants promettent des rendements à deux chiffres ; et les courtiers vantent sa décorrélation des marchés financiers.
Mais derrière cet engouement légitime se cache une question simple : la performance du Private Equity est-elle réellement supérieure à celle des marchés cotés ?
Ou s’agit-il d’un mythe bien entretenu, difficile à vérifier sur le terrain ?
Chez Solidus Invest, nous accompagnons de nombreux clients — dirigeants, médecins, cadres supérieurs ou familles patrimoniales — qui s’interrogent sur la place du Private Equity dans leur stratégie. Cet article vise donc à vous donner des éléments chiffrés, comparatifs et concrets pour comprendre la réalité derrière la promesse : les performances long terme, la comparaison avec le MSCI World, mais aussi les conditions indispensables pour en tirer pleinement parti.
Évolution de 1 € investi (2000-2024)(Graphique comparatif : Private Equity vs MSCI World, base 100 en 2000)
Qu’entend-on exactement par « Private Equity » ?
Le Private Equity — ou capital-investissement — consiste à investir dans des entreprises non cotées, en leur apportant des capitaux propres pour financer leur création, leur croissance ou leur transmission.
On distingue plusieurs segments complémentaires :
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Capital-risque (venture capital) : financement de start-ups innovantes ;
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Capital-croissance : accompagnement de PME en développement ;
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LBO (leveraged buy-out) : rachat d’entreprises matures avec effet de levier financier.
Ces opérations se distinguent profondément des investissements boursiers par deux caractéristiques majeures :
Illiquidité : les capitaux sont bloqués plusieurs années (7 à 10 ans en moyenne).
Création de valeur active : les équipes de gestion interviennent directement dans la stratégie, le management et la gouvernance des sociétés détenues.
C’est cette capacité d’action directe — et non la simple exposition à la croissance économique — qui fonde la promesse de performance du Private Equity.
Les performances de long terme : que disent les chiffres ?
Une surperformance historiquement constatée
Les données de long terme confirment une prime de rendement durable pour le Private Equity.
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D’après Cambridge Associates, entre 2000 et 2023, les fonds mondiaux de Private Equity ont généré un rendement annualisé supérieur de 4,8 % à celui des marchés cotés comparables.
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L’analyse KKR Insights (2024) fait ressortir, sur 25 ans, une surperformance moyenne de +5 % par an face au MSCI World.
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J.P. Morgan AM observe une prime d’illiquidité nette de 3 à 4 points par an, après frais de gestion et de performance.
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Enfin, selon Institutional Investor, 1 $ investi en 2000 dans le Private Equity mondial vaudrait aujourd’hui près de 20 $, contre 6,6 $ pour un investissement en actions cotées (S&P 500).
Autrement dit, le Private Equity a historiquement offert un rendement supérieur et plus régulier sur le long terme, particulièrement sur les millésimes favorables et les fonds de premier quartile.
Une réalité aujourd’hui plus nuancée
Depuis la crise financière de 2008, l’écart de performance entre les meilleurs fonds et la moyenne du marché s’est creusé.
Le Global Private Markets Report 2025 de McKinsey souligne que la performance médiane récente ne surpasse plus systématiquement les marchés publics, en raison :
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d’un environnement de taux d’intérêt plus élevés ;
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de valorisations d’entrée plus tendues ;
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d’un ralentissement des sorties (« exits ») ;
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et d’une forte concurrence entre fonds.
En résumé : la surperformance existe toujours, mais n’est plus automatique.
Elle dépend désormais étroitement du choix du gestionnaire, de la discipline d’investissement, et de la qualité du deal flow.
Visuel 2 – Courbe de performance annualisée (Private Equity vs MSCI World : 10, 20, 25 ans)
Comparaison chiffrée avec le MSCI World
| Horizon | MSCI World (annualisé) | Private Equity (annualisé) | Écart moyen |
|---|---|---|---|
| 10 ans | 9,1 % | 13,4 % | + 4,3 % |
| 20 ans | 8,5 % | 12,9 % | + 4,4 % |
| 25 ans | 7,8 % | 12,5 % | + 4,7 % |
À long terme, la prime de rendement de 4 à 5 % par an se traduit par des écarts considérables en valeur absolue :
1 000 € placés à 8 % pendant 20 ans deviennent 4 660 €, contre près de 10 000 € à 12 %.
Mais cette moyenne cache une grande dispersion : seul le quart supérieur des fonds affiche régulièrement plus de 15 %/an. D’où l’importance cruciale de la sélection du gérant, cœur de l’expertise d’un cabinet indépendant.
Pourquoi le Private Equity peut surperformer
Création de valeur opérationnelle
Les fonds interviennent directement dans la stratégie des entreprises : restructuration, digitalisation, internationalisation, amélioration des marges. Cette approche entrepreneuriale est difficilement réplicable sur les marchés cotés.
Prime d’illiquidité
L’investisseur qui accepte une immobilisation longue de son capital perçoit une rémunération supplémentaire du risque d’illiquidité, justifiant la surperformance attendue.
Effet de levier maîtrisé
Le recours à la dette augmente le rendement sur fonds propres lorsque la croissance opérationnelle est au rendez-vous. C’est un moteur essentiel des fonds LBO.
Les limites et risques réels
Leviers et risques du Private Equity
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Dispersion entre fonds
Les écarts de performance sont colossaux : le top quartile peut livrer +18 %/an, tandis que les fonds médians stagnent autour de 7-8 %.
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Biais de sélection
Les études disponibles reposent sur des données volontairement publiées par les fonds performants (biais de survivance), ce qui surévalue les rendements moyens.
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Poids des frais
Les frais cumulés (gestion + carried interest) peuvent amputer 3 à 5 points de rendement annuel.
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Illiquidité
Le capital est immobilisé pendant toute la durée de vie du fonds ; aucune sortie anticipée n’est garantie.
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Contexte macro-économique
Hausse des taux, inflation, tensions géopolitiques : autant de facteurs qui affectent la valorisation des actifs non cotés et la capacité des fonds à distribuer rapidement.
Ce qu’il faut en retenir
La surperformance du Private Equity est bel et bien une réalité historique, mais elle est réservée aux investisseurs disciplinés, patients et bien conseillés.
Elle :
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n’est ni systématique, ni garantie ;
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dépend des bons gestionnaires et de l’horizon long ;
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doit s’inscrire dans une allocation patrimoniale diversifiée.
Dans une stratégie globale, une exposition de 10 à 20 % du patrimoine peut être pertinente selon le profil de risque, via des FCPR, ELTIF ou unités de compte Private Equity.
L’approche Solidus Invest
Chez Solidus Invest, nous considérons le Private Equity comme un outil stratégique, non comme une promesse de performance miracle.
Notre démarche repose sur :
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une analyse approfondie des gérants et millésimes ;
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une diversification par zone, secteur et stratégie ;
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une intégration patrimoniale sur mesure (personne physique, société patrimoniale, holding).
Notre objectif : permettre à nos clients de bénéficier du potentiel du non coté dans un cadre maîtrisé, aligné avec leurs horizons de vie, leur fiscalité et leur tolérance au risque.
En synthèse
✅ Oui, le Private Equity surperforme historiquement les marchés cotés.
⚠️ Mais la performance dépend du gérant, du timing et du contexte macroéconomique.
Donc, il doit être intégré avec rigueur, accompagnement et vision long terme.
En d’autres termes : la performance du Private Equity n’est pas un mythe… mais une réalité sélective.
Mentions réglementaires
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement informatif et ne constituent ni une recommandation personnalisée, ni une offre ou sollicitation d’investissement.
Les performances passées ne préjugent en aucun cas des performances futures.
Tout investissement en Private Equity comporte un risque de perte en capital, une durée d’investissement longue (souvent 7 à 10 ans) et une liquidité très limitée.
Les rendements mentionnés sont donnés à titre indicatif, nets de frais de gestion, et bruts de fiscalité.
Avant toute souscription, chaque investisseur doit s’assurer, avec son conseiller, de l’adéquation de ce type de placement à sa situation personnelle, à ses objectifs et à son horizon de placement.
Solidus Invest, cabinet de conseil en gestion de patrimoine indépendant, est immatriculé à l’ORIAS sous les statuts CIF, IAS et CJA, membre de la CNCGP.
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